
« It’s a Match ! »
22 janvier 2025
Il y a cent ans il y avait le Chasseur Français et ses annonces :
Aujourd’hui utiliser une appli c’est le passage obligé pour rencontrer quelqu’un. 60%, c’est le pourcentage de couples qui se sont rencontrés sur des applis de rencontre en 2024 aux US. C’était 25% en 2010, et 10% en 2000.
Si on regarde les stats sur les premiers rendez-vous, le constat est le même : dans 40% des cas le premier contact a eu lieu sur une appli. C’était 30% en 2019.
Le poids lourd du secteur, c’est Match Group. Son arme principale ? Tinder. L’idée est simple : vous vous inscrivez, vous créez votre profil avec vos photos, et l’algorithme vous jette dans l’océan des cœurs à prendre. Et là c’est parti, en fonction de vos préférences et de vos choix, l’appli vous propose des profils correspondant que vous pouvez « liker ».
Le numéro deux, c’est Bumble. L’histoire est la suivante : en 2014 Whitney Wolfe Herd, qui avait cofondé Tinder, quitte le navire. Motif : parti d’une hypothèse romantique, Tinder est devenu le supermarché. Whitney trouve des fonds et lance Bumble où le pouvoir est donné aux femmes : elles seules ont la possibilité de lancer une conversation, de quoi éviter bien des désagréments.
Fin 2021, les deux pesaient 50Mds$ en bourse, dont près de 10Mds$ pour Bumble qui venait juste de faire son IPO. Bon en 2021, le seul endroit pour faire avancer votre vie sentimentale c’était votre canapé donc évidemment c’était bon pour le business. Aujourd’hui, c’est la gueule de bois. Match pèse 8.5Mds$ et Bumble 1.2Md$.
Sur la période, voilà comment leurs chiffres ont évolué :
Match :
2021 : 16.2m d’utilisateurs payant en moyenne 194$ par an (ARPU), soit un chiffre d’affaires (CA) de 3.1Mds$
2024 : 15.2m d’utilisateurs payant en moyenne 231$ par an, soit CA 3.5Mds$
Bumble :
2021 : 3.0m d’utilisateurs payant en moyenne 272$ par an, soit CA 0.8Md$
2024 : 4.3m d’utilisateurs payant en moyenne 254$ par an, soit CA 1.1Md$
En 2021, on « payait » un utilisateur de Match 12x son ARPU. C’était 8x pour Bumble. Aujourd’hui, on est à moins de 3x pour Match et moins de 1x pour Bumble. En PE forward, on les achète entre 8-10x. Les temps ont changé. Pour le marché ces actions sont des stars déchues de la période COVID, et leur business n’a pas d’avenir.
Pourtant comme les graphiques ci-dessus le montre, la société a évolué. Et comme le disait le légendaire investisseur Michael Milken, “the best investor is a social scientist.” Et si les gens ont désormais besoin des app de rencontres, ce sera Match et Bumble. Pourquoi ? Parce que l’effet réseau fait que seules les principales applis subsistent : vous allez vous inscrire sur la ou les applis où vous avez le plus de chances d’atteindre vos objectifs, donc celles qui ont le plus d’utilisateurs.
Ici les dossiers se séparent : Match est le plus gros mais a un peu perdu son âme. Le nouveau boss est Bernard Kim qui vient du gaming où il dirigeait Zynga. Pour situer le bonhomme : dans un portrait de lui on raconte que Kim avait dépensé $50,000 pour acheter des options sur un jeu vidéo… Le problème est que les gens qui veulent se rencontrer ne fonctionnent pas comme des accros aux manettes de jeu. Donc le plan de Kim ne marche pas et la journée investisseurs de décembre dernier – censée expliciter la future stratégie – n’a pas convaincu.
Alors pourquoi sommes nous là ? Le fonds activiste Elliott est rentré il y a un an, suivi par le fonds Starboard en juillet (ce ne sont pas des tendres : Elliott avait fait saisir un bateau de la Marine argentine quand le gouvernement refusait de rembourser ses obligations). Ils ont annoncé que les choses devaient bouger, sinon ils feraient sortir Match de la bourse. Le mandat de Kim au conseil d’administration expire dans 4 mois. Et on sait que la structure de coûts peut être revue substantiellement à la baisse, comme Musk l’a montré sur Twitter – je ne parle pas de ce qu’est devenu Twitter mais du fait que le service a continué à tourner malgré des frais généraux divisés par deux. Donc ça devrait bouger sur Match avant juin. Nous en avons 6% du fonds.
Chez Bumble, on a Blackstone qui détient 35% du capital et qui a décidé de remettre Wolfe aux manettes. Elle a démontré son côté « social scientist » à plusieurs reprises, on pense qu’elle va le refaire. D’autant plus qu’elle a toujours 15% de Bumble elle-même donc côté « skin in the game » on est pas mal. On en a mis 2% pour le moment et on se réserve le droit d’augmenter la position.
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