Rivian the next Tesla ?
23 mars 2023
Il y a quelques années, quand Tesla était une action controversée, nous avions acheté des obligations. D’un point de vue financier, il n’était pas évident que Tesla y arrive. Mais j’avais trouvé des informations intéressantes sur la qualité de la voiture Tesla par un ingénieur auto américain appelé Sandy Munro. Après avoir commencé sa carrière chez Ford à la fin des années 70, il a monté une société de consulting pour rentrer à l’intérieur des voitures (en particulier électriques). Son premier rapport a été sur la BMW I3 en 2015. Il faisait 24,000 pages. Il a démonté la voiture pièce par pièce comme un Mécano. Quand on avait les bonds Tesla, je me rappelle l’avoir entendu dire « Ceux qui pensent que Musk ment sur son niveau de marge n’ont pas regardé à l’intérieur de cette voiture. »
Bref Sandy Munro s’y connaît un peu en voiture. Et aujourd’hui il roule en Rivian.
Rivian the next Tesla ?
Rivian, la société américaine spécialisée dans les véhicules électriques, a fait son entrée en bourse en novembre 2021 en levant un montant impressionnant de $12 Milliards – excellent timing. Il y a deux semaines l’entreprise a levé 1,5 milliards de dollars le lundi 6 mars 2023 grâce à des obligations convertibles pour financer le développement et le lancement de sa série de véhicules « R2 », une version plus petite et abordable de son offre actuelle, les R1S (SUV) et R1T (camionnette). La R2 est destinée au marché européen, car les véhicules sont généralement plus petits et plus compacts.
Rivian dispose d’un réseau de points de charge propres à travers les États-Unis, qu’elle continue d’étendre, et elle bénéficiera plus tard, comme d’autres constructeurs automobiles, des points de charge Tesla aux États-Unis – Tesla doit ouvrir une part de ses chargeurs aux véhicules non-Tesla pour pouvoir bénéficier des subventions publiques américaines prévues.
CEO & Produit
Le CEO RJ Scaringe, semble savoir ce qu’il fait en termes de produit. Fou de voitures, il a réussi à convaincre de gros players comme Ford et Amazon de rentrer au capital de Rivian. Et Amazon lui a également passé une commande pour 100.000 vans électriques, ce qui diversifie le business.
Rivian développe et fabrique ses propres voitures, le système logiciel, l’expérience de conduite autonome, de sorte que l’entreprise possède l’ensemble du portefeuille de production. Le R1T (camion léger) a été plébiscité par les experts – dont bien sûr Sandy. En 2022, l’entreprise a livré 20k de ces camions donc on est déjà dans de la production de masse. Le camion léger est la catégorie de véhicule phare aux US – 70% des ventes. Rivian est au 15e rang. Le numéro 1 est la série Ford-f essence avec 650k livraisons, qui occupe cette place pour la 46e année consécutive. La série Ford-f électrique, qui est la Ford Lightning, a été vendue à 15k exemplaires. Donc le Rivian s’en tire bien, et le marché est important.
Avec Rivian, nous sommes aujourd’hui au niveau des livraisons de Tesla (gold standard du marché VE) en 2013. Mais Rivian peut aller plus vite car elle a beaucoup plus d’argent disponible, maintenant que les marchés font confiance au secteur. Son niveau de R&D est ainsi 4x celui de Tesla à la même époque.
Tout cela est assez excitant. Passé le moment d’exubération, l’action est revenue à des niveaux plus normaux – elle a baissé de 90%. C’est donc le moment de s’y intéresser. Attention : ce n’est pas gagné ! Tous les constructeurs se mettent à sortir des modèles EV, y compris dans le secteur des pick-up. Et Tesla va aussi finir par sortir son Cybertruck.
Dans ce contexte pas évident, il y a un instrument intéressant pour jouer Rivian : les obligations convertibles. Comme dit plus haut, Rivian vient d’en émettre une pour $1.5 Mds avec échéance 2029. Elle offre un rendement de 5,5% aujourd’hui, et elle se convertit en action au-dessus de $20. Ce cours de $20 correspond à une capitalisation boursière d’environ $20 Mds. Si Scaringe réussit son pari, Rivian pourrait valoir nettement plus. Si c’est plus dur que prévu, la pile de cash et le partenariat avec Amazon devrait nous protéger. Nous investissons aujourd’hui 2% du fonds dans cette obligation
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