Les Billets de Monocle

La lutte

25 janvier 2024

Je ne sais pas si l’image la plus parlante pour visualiser la gestion active aujourd’hui c’est les scènes de cauchemar de Terminator après que les machines ont pris le pouvoir, ou la pub d’Apple pour le lancement du Mac en 1984 lorsqu’on voit une salle remplie de gars habillés en gris qui regardent fixement un écran (avant qu’une fille avec un petit short rouge assez sympathique ne vienne tout casser).

Je crois que c’est la deuxième image qui est la bonne – mais malheureusement pas de trace de la fille en short rouge pour le moment.

Je m’explique : le but de la gestion active c’est de battre les indices. En face il y a la gestion passive qui, elle, réplique les indices. Elle prend de plus en plus de place car pour répliquer, elle fait cela parfaitement et pour pas cher. Et chaque fois qu’un client final retire son argent à un gérant actif pour le mettre en ETF, cela provoque une vente des actions diversifiées qu’avait achetées le gérant et un achat à la place des valeurs de l’indice. Et comme la plupart de ces indices sont pondérés par la capitalisation boursière, cet argent va massivement sur les grosses capitalisations (Apple, Microsoft etc…).

Cela devient une sorte de cercle vicieux car plus personne – y compris les gérants actifs – ne peut éviter ces stocks. On se retrouve donc tous à acheter les mêmes valeurs, pour la simple raison qu’elles sont dans l’indice. On commence vraiment à ressembler aux gars en gris dans la pub d’Apple.

Donc il est grand temps d’entamer la révolution contre les machines ! Pour cela je ne vois pour l’instant pas de fille en short rouge qui puisse faire l’affaire – notre jeune révolutionnaire d’aujourd’hui c’est Greta Thunberg, ça le fait moins – mais il faut que toutes les ressources de la gestion active s’unissent. Et là-dedans, il y a les analystes.

Et c’est là que le bât blesse (pas le bas de la fille, elle est en short).

Non, le problème c’est que les analystes, qui devraient cuisiner le management des sociétés cotées soit à la Maigret, soit à la Columbo, soit à la Mike Hammer, ne font pas ça.

Par exemple Netflix publiait mardi soir.

Combien d’analystes sur le call?

5? 4? … Zéro en fait.

Il n’y avait pas d’analyste. Ils pouvaient poser leurs questions à l’avance par email et le directeur financier y répondrait pendant la présentation.

Donc imaginez, si Columbo, pour interroger son suspect, on lui disait « Pose tes questions par écrit, on te préparera des réponses qu’on te lira plus tard. »

Vous pensez que son taux d’élucidation chute de combien ?

Netflix n’a pas publié son 10-Q non plus mardi. Le 10-Q c’est le rapport financier détaillé qui doit être envoyé à la SEC. On ne l’aura que dans quelques jours. Mais cela n’a pas empêché la plupart des analystes de donner des nouveaux objectifs de cours pour l’action, dès mardi soir. Certains en sortent même avant la présentation.

Donc ce n’est plus vraiment de l’analyse. Pourtant il y a des questions. Pourquoi par exemple la charge de dépréciation du catalogue de contenus de Netflix a baissé de $200M sur un an ? Ça devrait être le contraire normalement car le portefeuille de contenus est plus gros qu’un an avant. Ou encore, pourquoi la société a produit pour $500M de moins de contenus ce trimestre ? On aimerait un vrai débat, des questions dures, de la tension, du drame, du body language, bref ce qu’on a dans une bonne série Netflix !

Au contraire, on n’a rien. On a quelques titres, une hausse du cours forte après séance dont on ne sait jamais très bien d’où elle vient (voir l’article de Robin Wigglesworth du Financial Times). Tous les gérants actifs qui n’ont pas de Netflix se sentent minables. Une partie vont recevoir des appels de leurs clients qui vont leur annoncer qu’ils passent à la gestion passive…

Donc j’en appelle à la guilde des analystes : que ses membres boycottent les sociétés qui ne respectent pas les règles du jeu. Qu’aucun target price ne soit publié sans lecture du rapport financier.

Alors si on se remet à faire de la vraie gestion, on pourra lutter plus efficacement contre la gestion passive.

Car si elle gagne vraiment, plus de gérants, plus d’analystes, plus de marché.

Ce sera l’ennui, « l’ennui que craignaient même les Dieux » disait Nietzsche.

Courage !

Market and portfolio focus

Behaviour:

Du 12/01 au 19/01, le fonds perd 0.8%, quand le S&P 500 gagne 1.2% et le CAC 40 perd 1.2%.

On prend les mêmes que la semaine dernière et on recommence : BioNTech et Galapagos ont continué sur leur lancée, avec 0.3.% et 0.2% de contribution négative respectivement.

Pour Teleperformance (+0.2%), l’opinion semble bel et bien changer. Les analystes commencent à revoir leur copie et les acheteurs se pressent au portillon.

Lines:

Suite à la publication des bons résultats de Schlumberger, on a fini de constituer notre ligne de Tidewater comme évoqué la semaine dernière. On en a maintenant 4% du fonds. On a passé deux autres opérations dans le même temps. D’abord, on a investi 2% dans Solaredge, un des plus gros fournisseurs d’inverteurs pour le photovoltaïque dont le cours est passé de 300$ début 2023 à 70$ aujourd’hui. La seconde, c’est l’augmentation de notre position sur le taux 2 ans américain. On en a 20%.

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