Les Billets de Monocle

« Self-service »

15 février 2024

Chez Monocle, on ne craint pas trop les situations compliquées mais parfois c’est trop. Cette semaine, on a regardé Frasers, le distributeur britannique, et l’histoire de son fondateur, Mike Ashley.

 

Son histoire, c’est celle d’un entrepreneur comme on les aime. En 1982, alors qu’il n’a que 18 ans, il ouvre son premier magasin de sport après qu’une blessure a mis fin à sa carrière de joueur de squash. Le succès est au rendez-vous, Mike ouvre d’autres magasins et rachète plusieurs concurrents. En 2000, il détient près de 100 magasins.

 

Quand il fait coter son groupe – Sports Direct – en 2007, il en a plus de 400. La même année, il rachète le club de foot de Newcastle.

 

En 2011, le groupe n’a jamais autant vendu, il fait £1.6Md de CA. À ce moment-là, ni Mike Ashley, ni les actionnaires de Sports Direct se doutent que le destin du groupe est en train de se jouer aux Baléares. La fille de Mike Ashley rencontre un certain Michael Murray.

 

 

Pendant les années 2010, Mike Ashley continue d’appliquer les recettes qui ont fait son succès. Ça fonctionne un temps puis la machine se grippe, les résultats stagnent et les scandales font surface. Pour d’autres retailers britanniques, la situation est encore plus dure. C’est le cas de House of Fraser, que Sports Direct rachète en faillite (Sports Direct devient Frasers Group en 2019).

 

Jusque là pour nous, rien de trop déconnant. On continue donc à creuser l’histoire et les comptes. Et là dans les comptes, on s’aperçoit qu’il y a des trucs qu’on voit pas normalement chez un retailer : une montagne de dérivés. Et quand je dis montagne, on est plus sur de l’Everest que du Mont Blanc : rien que sur Hugo Boss, l’exposition est montée à plus d’un milliard d’euros ! Pas mal pour Frasers qui pèse moins de £3Mds. Un peu trop à notre goût.

 

On continue. Début 2022, Mike Ashley laisse les commandes du groupe. Pour lui succéder, il choisit… Michael Murray. Depuis les Baléares, il a parcouru un peu de chemin : d’abord en tant que consultant sur les projets immobiliers de Sports Direct puis en charge de la stratégie de montée en gamme du groupe. Il est surtout devenu le gendre de Mike Ashley entre temps. L’avantage, quand on possède 70% d’une entreprise, c’est qu’on peut faire à peu près ce qu’on veut. Et si ça ne plaît pas aux 30% restants, tant pis pour eux.

 

Sous sa direction, la transformation du groupe continue… et l’utilisation de dérivés aussi. Magnanime, il a même demandé à ne pas avoir de salaire fixe. En revanche, le board l’a cajolé au niveau de la  rémunération du variable : 100m£ en 2025 si le résultat avant impôt dépasse 500m£ et le cours de bourse dépasse 15£ avant octobre 2025 (on est à 8£ aujourd’hui). Ça ressemble plus à du self-service qu’à une bonne gouvernance. On verra les conséquences à long terme de ce système de rémunération. À court terme, et en toute logique, les rachats d’actions s’enchaînent.

 

On lui souhaite d’avoir la même réussite que Simon Wolfson chez Next – lui aussi nommé CEO très jeune – mais ça sera sans nous.

 

Market and portfolio focus

Behaviour:

Du 02/02 au 09/02, le fonds gagne 0.8%, le CAC 40 0.7%, et le S&P 500 1.4%. Pas de contributeur à mettre en avant en particulier, c’est toute la poche action qui a bien performé.

Lines:

Deux sorties cette semaine. Côté action, on a soldé notre ligne de Solaredge suite à plusieurs publications dans le secteur du solaire. L’éclaircie attendue sur les stocks dans le secteur va mettre plus de temps à se matérialiser que prévu.

Côté obligation, on vend notre ligne de Levi’s. Le spread s’est largement comprimé depuis notre entrée (de 400 à 180) et le risk/reward n’est plus intéressant à nos yeux.

 

Bonne semaine,

Antoine

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