« LA CHUTE DE L’EMPIRE ROMAIN »
15 juillet 2025
Lundi, fatigué par les vicissitudes du métier de gérant, j’achetais, pour me changer les idées et pour quatre euros, La Chute de l’Empire Romain (J. Coudy, 1967). Après avoir lu quelques pages sur la vie quotidienne des imperators de l’époque — qui devaient gérer les Francs à l’Ouest, les Goths au Nord, les Huns à l’Est et les Perses au Sud, tout cela sans même un téléphone —, mon problème m’a soudain paru plus petit.
Ce problème c’est que faire avec ces marchés, à ce niveau ?
Ce soir, NVIDIA inscrit un nouveau plus haut et s’approche des 4 000 milliards de dollars de capitalisation. Elle a gagné +60 % en trois mois. On observe des dynamiques similaires sur des titres comme META, MICROSOFT ou NETFLIX.
Quelques exemples moins connus : COREWEAVE, société d’IA, a été introduite en Bourse fin mars à 40 $, ce qui représentait une capitalisation d’environ 20 milliards. Après un mois d’avril poussif, l’action a quadruplé en deux mois. Même chose avec CIRCLE, une plateforme crypto : introduite à 31 $ le 5 juin, elle cote aujourd’hui 186 $.
Enfin, il y a les titres que je connais mieux parce qu’ils sont — ou ont été — dans le fonds. GINGKO a gagné 72 % en un mois (vente finale ce soir). Quand nous sommes entrés sur ce titre en octobre autour de 8,00 $, la capitalisation était de 400 M$, avec 700 M$ de cash. Aujourd’hui, il reste 520 M$ en caisse (au 31 mars) et la capitalisation est remontée à 720 M$, sans aucune nouvelle fondamentale durant la période.
OUSTER, un autre de nos titres, a triplé en deux mois. Ce soir, OUSTER vaut 1,2 milliard de dollars. C’est beaucoup pour une société qui a vendu pour seulement $33 millions de ses fameux lidars (« radar optique ») au dernier trimestre — lidars qu’il faut produire, ce n’est pas du logiciel. Et si j’apprécie Angus Pacala, le CEO d’OUSTER, je ne pense pas qu’il soit du calibre d’un Max Levchin (AFFIRM) ou d’un Luis von Ahn (DUOLINGO).
En résumé, tous ces signes sont des signes d’euphorie. Elle ne saute pas immédiatement aux yeux, car certaines grandes capitalisations créent une distorsion sur les indices pondérés : depuis le début de l’année, TESLA est à -20 %, APPLE à -15 %, ALPHABET à -5 %, ce qui pèse sur le S&P 500. Mais une fois corrigés ces effets, on est bien face à des marchés euphoriques, donc dangereux.
Je peux bien sûr me tromper. PALANTIR, dont j’expliquais ici il y a quelques mois qu’une valorisation de 150 Mds $ (soit 50 fois les ventes) n’était pas raisonnable, vaut ce soir 315 Mds $. Mais je garde en tête cette définition de l’économiste Galbraith :
« Une bulle est une formation qui cesse d’exister à l’instant où l’argent frais cesse d’y rentrer. »
Il y a quatre jours, PALANTIR a perdu près de 10 %, sur un volume deux fois supérieur à la normale, sans aucune nouvelle. De quoi réveiller l’esprit critique.
C’est le moment de revenir à mes Romains : La première vraie raclée, c’est la bataille d’Andrinople en 378 contre les Wisigoths, où Rome est battue et l’empereur Valens tué. Ensuite, c’est la chute, avec pour point bas le sac de Rome en 410 par Alaric. Rome ne s’en est jamais relevée. À quel moment les Romains ont-ils manqué de sens critique ? En 376, quand les Wisigoths demandèrent à franchir le Danube pour fuir les Huns. Les Romains ont répondu « Welcome! », pensant y trouver des ressources fraîches pour défendre l’Empire.
Error fatalis.
Sur ces méditations de haute volée, vous noterez que ce billet arrive tard dans la semaine.
On va donc faire une pause pour remettre les machines à zéro avant les publications des résultats du T2, à partir du 20 juillet. Donc pas de billet les deux prochaines semaines.
Merci de votre fidelité et à bientôt,
Charles
Au 2 Juillet, Monocle (part A) est à +2.31% sur 2025 et à +3.58% en annualisé sur 5 ans.
2024: +1.14%
2023: +7.67%
2022: -1.92%
2021: +4.23%
2020: +6.44%
Sur la semaine réduction de BUMBLE à 1.4% du fonds après la hausse de +26% mentionnée la semaine dernière – ça reste peu cher ça. Sortie également de OUSTER et GINGKO comme expliqué ci-dessus après de très bonne performance sur ces deux lignes. L’exposition nette du fonds aux actions est de 23%, dont les ¾ sont des actions américaines. Enfin on retient que nous avons une exposition au USD, remontée à 12% récemment dans la baisse.
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