Quand je me demande parfois pourquoi me suis-je embarqué dans ce difficile exercice qu’est la gestion active, je repense à cette citation de Paulin de Nole (353-431) :

« Je n’ai jamais aspiré qu’à la médiocrité, voisine du bien-être, éloignée de l’ambition. »

Sage homme ce Paulin, opulent romain installé à Bordeaux qui réussit à survivre aux invasions des Goths, protéger une partie de sa fortune, devenir évêque, puis pour finir saint.

Mais par rapport à sa philosophie j’ai bifurqué très tôt : petit je ne voulais pas être évêque mais pape : « J’aime beaucoup le costume.» disais-je.

S’il était gérant aujourd’hui, et toujours à la recherche de son bien-être, Paulin serait sans doute totalement en fonds indiciels : pas de question à se poser « ça monte je monte, ça baisse je baisse ». Mais je ne suis pas câblé de cette manière et, à tout prendre, je préfèrerais être pizzaïolo que gérant passif. Donc je passe mon temps à suivre mes lignes, loin des indices, pour aller chercher cette performance sur un motto du genre « ça monte je monte, ça baisse je résiste. » Sur chaque ligne je cherchant ce « edge » – « avantage » en français – qui vous permet d’avoir une longueur d’avance sur le reste du marché.

J’ai cru que je l’avais lundi, quand Duolingo grimpait fort, prenant +13% sur la séance, juste après notre retour sur le titre. Bon elle en a rendu 8% le lendemain mais in fine la voilà à $345 et notre dernier ticket est à $310 (1.3% du fonds) – « keep up the good work, Luis ! ».

[note : si la taille semble petite, bien avoir en tête qu’à 93% de volatilité, c’est à peu près quatre fois plus volatil qu’une action Microsoft.]

Le prochain événement pour nous c’est la publication d’Abercrombie avant la séance mercredi prochain. On est rentré en juin/juillet à $84, ça vaut $93 à hier soir. La ligne fait 1.5% du fonds (50% de volatilité) et ça, contrairement à Duolingo c’est très peu cher (PE inférieur à 10) parce que le marché n’y croit pas à Abercrombie. Si la boss, Fran Horowitz, surprend avec des résultats mieux qu’attendu, cela pourrait être rock n’roll – qui rime avec Paulin de Nole mais c’est un hasard.

Excellente semaine,