Quand plus personne n’en veut…
19 avril 2023
3 facteurs :
1/ Climat : au niveau mondial, environ 50 Mds de tonnes de gaz à effet de serre sont émises chaque année. Sur ce total, l’élevage représente 7 Mds soit 14% des émissions de CO2 dans le monde. C’est équivalent aux émissions de tout le secteur du transport. (Source: Food and Agriculture Organisation of the United Nations)
Source : Science magazine, 2018
Et le principal responsable, c’est le bœuf, comme le montre le graphique ci-dessus, publié dans Science en 2018. Comme l’explique le Professeur Sir Charles Godfray, d’Oxford University: « Schématiquement, les produits issus des ruminants – moutons, vaches et autres animaux ayant quatre estomacs – ont tendance à avoir des effets plus importants sur les gaz à effet de serre. Cela s’explique en partie par le fait que la digestion des ruminants produit beaucoup de méthane ».
Et le bœuf reste une des principales sources de protéines dans l’alimentation des pays développés. Ci-dessous, les chiffres pour les US – environ 70 grammes de bœuf par habitant par jour :
Et vous rajoutez à cela la consommation d’eau : il faut 15.000 litres d’eau pour produire 1kg de viande de bœuf vs 6.000 pour 1kg de porc et 4.000 pour 1kg de poulet (source : The Guardian).
2/ Santé : la consommation de viande de bœuf augmente le mauvais cholestérol (LDL) et les risques cardiaques. Sur toutes les études publiées, les chiffres de celle-ci me semblent explicites : faite au Royaume Uni entre 2006 et 2010 sur 180.000 patients, pour ceux qui prennent beaucoup de viande rouge (>3 fois par semaine) vs ceux qui en prennent peu (<1.5 fois par semaine) le risque augmente de 20% pour les maladies cardiaques, de 50% pour les maladies coronariennes et de 100% pour les crises cardiaques.
3/ Bien-être animal : le sujet est moins une histoire de chiffres que de société mais il y a peu de doute sur la direction générale qui est celle d’une prise en compte renforcée des droits de l’animal. Cela se voit dans le débat public mais aussi dans le domaine législatif. Et cela concerne les conditions d’abattage et d’élevage.
Quelqu’un a passé pas mal de temps sur ces sujets et a conclu que l’alternative était de proposer un substitut végétal au burger. Il s’appelle Ethan Brown et c’est le fondateur de Beyond Meat. La société a fait beaucoup parler d’elle ces trois dernières années avec une introduction en bourse réussie en 2019 puis un décollage de la valeur en 2021 et beaucoup de bonnes nouvelles sur le business : entre autres, entrée du Beyond burger chez McDonalds et Kentucky Fried Chicken (KFC).
C’était le moment où il fallait se tenir bien loin du stock, qui était à une valorisation injustifiable (près de $10 Mds). Aujourd’hui, après une baisse à peu près continue sur 18 mois d’environ 90%, les choses ont changé. Ce n’est pas forcément l’action qui est intéressante ici : Beyond Meat consomme de l’argent chaque trimestre (environ $60M) et elle n’a plus beaucoup de liquidités ($310 M au 31 décembre). Donc le risque d’augmentation de capital est plus qu’important, et il a été évoqué par le directeur financier lors de la dernière présentation de résultats. Donc si cela se fait, il y aura une dilution importante pour les actionnaires.
Non, ce qui nous intéresse, c’est une obligation convertible. Elle n’a plus de convertible que le nom : émise au top de la bulle, elle se convertit en action à des niveaux dont il n’est pas la peine de parler. En revanche, elle vaut aujourd’hui 25 cts du $. Cela veut dire que Beyond Meat a une dette de 100, et que cette dette est valorisée aujourd’hui 25. Donc si Beyond Meat ne fait pas défaut, en achetant cette obligation aujourd’hui, vous ferez quatre fois la mise. C’est beaucoup. Le montant nominal est de $1.15 Md, l’échéance mars 2027, le coupon zéro.
Est-ce que Beyond Meat fera défaut ? Entendons-nous : un vrai défaut, où le bond est remboursé en dessous de 25 donc avec un haircut de 75? La probabilité me semble plus faible que ce que le prix indique. Ethan Brown est un vrai entrepreneur. Ses produits ont rencontré des difficultés – pas de grands succès commerciaux dans ses différents partenariats – mais je pense que sa réponse c’est de reprendre sa blouse blanche et de travailler son produit pour lui faire passer le cap. Time Magazine a nommé le Beyond Steak l’invention de l’année 2022. Les big players, type McDonalds ou Unilever, ont besoin d’actifs pour améliorer leur bilan ESG. La notoriété de la marque est très forte. Les nouvelles alternatives – dont la viande produite à partir de cellules souches – sont passionnantes mais encore loin d’une capacité de production significative. La régulation va dans le sens de Beyond et elle a un effet massif, comme on le voit dans la voiture électrique.
En résumé, je pense que cela se joue. Nous avons investi une petite ligne (0.50% du fonds) lundi.
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