Toutes mes excuses pour ce billet tardif, Antoine est en vacances et les marchés bougent donc entre le four, le moulin et le billet c’est le rush.

Avec le niveau élevé des marchés, il est utile de se concentrer sur le risque. Comme disait Harley Bassman, le créateur de l’indice MOVE*, le premier outil de gestion du risque c’est le sizing.

On a parlé quelquefois dans le billet du critère de Kelly pour gérer la taille des positions. Le critère de Kelly est une stratégie utilisée pour déterminer la part de votre argent que vous devriez miser ou investir afin de maximiser votre croissance à long terme, tout en gérant le risque. Il est populaire parmi les joueurs et les investisseurs car il permet d’équilibrer le compromis entre la prise de risque et la réalisation de bénéfices.

Voici comment cela fonctionne :

Vous commencez par examiner deux choses :

1. Il s’agit de votre probabilité de réussite (basée sur vos recherches, votre analyse ou votre intuition).

2. Si vous gagnez, combien récupérez-vous par rapport à ce que vous avez investi ?

Le critère de Kelly vous aide à calculer le « bon » montant d’argent à risquer en fonction de ces deux facteurs. L’idée est que si vous avez un avantage, c’est-à-dire si vous êtes à peu près sûr de gagner plus que vous ne perdez, vous devriez parier plus, mais pas trop. Cela vous permet de maximiser votre rendement sans pour autant tout risquer.

Un exemple simple :

Supposons que vous jouiez à un jeu pour lequel vous avez 60 % de chance de gagner, et que si vous gagnez, vous obtenez le double de votre mise. Quelle est la taille idéale pour obtenir le gain maximum en évitant les scénarii où vous rentrez à pied du casino ?

Nous avons développé un outil simple pour visualiser les résultats.

Ci-dessous voici ce que ça donne si je parie $10 par tour :

Je ne perds jamais tout [taux de perte : 0%] mais je ne gagne pas beaucoup [rendement moyen : $81].

Maintenant voilà une autre simulation où je parie $80 par tour :

Dans ce cas-là, quand je gagne, je gagne beaucoup plus – je dépasse les $1 000 finaux sur plusieurs scénarios alors que mon max était à $300 dans le cas précédent. Mais dans 60% des cas, je perds tout.

Intuitivement on sent que la taille optimale est entre ces deux extrêmes. Kelly avait mathématiquement résolu l’équation et arrivait à 40% de la mise soit $40 dans notre cas.

Mais si la probabilité de gagner était plus faible, il faudrait réduire cette taille.

Principaux enseignements :

– Plus de chances de gagner ? Si les chances sont en votre faveur et que la récompense potentielle est élevée, vous pouvez vous permettre de risquer une plus grande partie de votre argent.

– Un risque élevé, une faible certitude ? Si vous n’êtes pas sûr du résultat ou si la récompense ne justifie pas le risque, réduisez votre mise.

– Le critère de Kelly est idéal pour maximiser le profit final, mais il peut aussi entraîner des fluctuations importantes de votre fortune. C’est pourquoi certaines personnes utilisent une version atténuée, ne risquant qu’une fraction de ce que Kelly suggère, afin d’éviter les montagnes russes des gros gains et des grosses pertes. Ed Thorp, le mathématicien – gérant de Hedge Fund, suggérait ½ Kelly.

En résumé, il s’agit de trouver l’équilibre entre l’audace indispensable pour que le gain soit significatif et la prudence nécessaire pour ne pas tout perdre d’un coup.

Pour ceux qui viennent à Patrimonia, nous emmenons notre simulateur Kelly sur le stand (B26), n’hésitez pas !

Sur la semaine du 30 août au 06 septembre, le fonds perd environ 1% et repasse juste sous le zéro à -0.3%. Ce fut une semaine agitée : le MSCI cède -4.3% emmenant nos lignes avec lui : de Duolingo (-2%) à Ouster (-17%). Comme notre exposition action reste faible (10% nette), pas d’enjeu majeur, et tout a remonté significativement cette semaine.

Nous restons dubitatifs sur la capacité du marché à aller casser le All-Time-High touché mi-juillet et retouché le 30 août et gardons donc des réserves en cash.

Pas de nouveau mouvement à signaler cette semaine.

Have a good week,

Charles

*L’indice MOVE est une mesure implicite de la volatilité du marché obligataire